Abîme (klong)

La notion d'Abîme est intimement associée à celle de ciel (nam mkha' ou mkha') et d'Espace (dbyings). Le ciel fait référence à l'atmosphère extérieure et est synonyme de l'espace médian (bar snang); c'est tout simplement l'élément ciel lui-même qui sert d'image ou d'exemple permettant d'illustrer l'immensité infinie de l'état naturel par exemple. L'Espace est le domaine de manifestation de la Sapience du Discernement (rig pa) et de ses prodiges visionnaires. Il ne s'agit pas d'un espace limité par des dimensions ou des directions. L'Abîme est, quant à lui, “l'espace de l'esprit", l'espace abyssal qui accueille tout se qui se déroule au sein de l'esprit, depuis les passions jusqu'aux sublimités de la réalisation.

En somme, la notion d'Abîme fait référence à l'espace propre à la Nature de l'esprit de l'individu. Comme on vient de le dire, cet Abîme est relié sémantiquement et expérimentalement [1] à l’Espace (dbyings) qui est l’Espace visionnaire de la Réalité de l’Esprit et [2] au ciel (nam mkha’) qui est le domaine, le support ou encore l’objet (yul) qui sert de “miroir” à l’Espace principiel en lequel les prodiges abyssaux de l’état naturel se déploient. Il y a donc un lien extrêmement clair et direct entre la nature visionnaire de l’esprit, son Espace Abyssal ou Abîme intérieur, et sa manifestation dans des prodiges visionnaires qui irisent l’Espace adamantin de l’adepte.